Sport ou activité physique ?
Ce contenu explique les différences existant entre le sport et l’activité physique. Si un arrêt brusque du sport peut conduire au développement d’une obésité, une activité physique régulière demeure accessible à tous et permet de prévenir certains risques pour la santé.
JE NE FAIS PAS DE SPORT…
Il est curieux qu’il soit souvent rétorqué aux nutritionnistes : « Je ne fais pas de sport » quand la recommandation est faite d’avoir une activité physique régulière. Comme s’il n’était possible de se déplacer qu’en faisant du sport ! Comme s’il était demandé aux sujets obèses de faire les courses au pas de course, de jardiner en effectuant un 110 m haies, etc. !
Que dire alors de la pétanque, du badminton, ou de la voile ? Ces activités ne sont pas considérées comme des sports ; et pourtant, les diabétiques insulinés savent très bien qu’en les pratiquant, ils peuvent présenter pour ce type d’activité une hypoglycémie. Cela signifie bien que le travail musculaire induit aura malgré tout été significatif.
ALORS, SPORT ? OU ACTIVITÉ PHYSIQUE ?
Sport, et ce jusqu’au niveau des Jeux olympiques ? Ou activité physique simplement, telle qu’une marche organisée ? Il y a donc une confusion dans l’esprit des gens, au moins dans celui des personnes que nous, les nutritionnistes, rencontrons en consultation.
Encore une fois, comme si nous pouvions prescrire du sport à une femme obèse d’un certain âge et dont l’obésité précisément a abîmé une hanche !
QUOIQUE…
Les personnes fortes se trompent donc t-elles, entre le sport, le véritable sport, et l’activité physique, la marche par exemple ? Pas si sûr ! Il se pourrait qu’elles ne fassent pas la confusion en réalité mais que, précisément, le déplacement suggéré est d’une telle pénibilité que ce qui est ni plus ni moins que de la marche pour le sujet de poids normal correspond pour elles à un véritable sport.
UN AVERTI EN VAUT TROIS
Alors, justement, si dans un centre de réadaptation du surpoids on propose à des personnes obèses de faire une promenade de plusieurs kilomètres, nul doute que des objections vont s’élever : « Mais je ne peux pas ! » « J’ai mal aux genoux », etc. La personne obèse se sentira forte comme trois personnes à la fois.
Et pourtant ! Si l’on n’annonce pas à l’avance le nombre de kilomètres à parcourir, mais que l’on en n’invite pas moins les personnes à faire un parcours, elles conviendront bien, dans l’après-coup, qu’elles ne se seraient pas senties capables de « marcher tous ces kilomètres » (une telle observation m’a été rapportée par un éducateur sportif dans un centre de réadaptation).
LÈVE-TOI, LE SOL T’AIDERA
La morale de l’histoire : tout se passe mieux quand il y a un accompagnant. Quand on peut fouler le sol à deux, ou à plusieurs ; quand on peut prendre un repas à deux, ou à plusieurs. Accompagner, n’est-ce d’ailleurs pas, étymologiquement, partager le pain ?
JO ET GO ?
Le sport, nombreux peuvent en faire ; les médailles, quelques rares peuvent en gagner. Mais l’activité physique, tout le monde peut en faire ! Dès avant 7 ans, et bien au-delà de 77 ans !
Précisons : le sport implique la compétition, que la médaille soit en or ou en chocolat ; l’activité physique, elle, implique… l’activité physique, ni plus ni moins.
MAIS JE VOUS PRÉVIENS : JE VOUS AI PRÉVENU !
La meilleure façon de développer une obésité – si je peux m’exprimer ainsi – c’est de faire du sport.
̶ Mais comment cela ?
̶ En arrêtant le sport ! Je veux dire quand, en raison de l’esprit de compétition – toujours plus vite toujours plus haut – une chute met fin à la carrière (sportive), ou de l’esprit de compétition économique cette fois – l’arrêt du sport inaugure une carrière (professionnelle) –, il y a alors un risque là un risque maximal de prise de poids importante ou même massive.
Auteur : LALAU Jean-Daniel (Pr - Médecin nutritionniste)
Côté MGP
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